Transformateur : Dressage

Plaisir

Arrivée à un âge où, il faut bien l’admettre, on réalise que le temps nous dépasse,  j’avais décidé de me donner tous les plaisirs que je pouvais m’accorder.

J’ai commencé par m’installer dans un loft respirant le calme et l’intimité pour me consacrer à l’écriture et méditer sur l’accueil de celui qui….. Me mériterait…….

Quant à mes virées, elles ne m’apportaient que la satisfaction de séduire.

Mes conquêtes, un soulagement physique, trop bref, insuffisant pour combler les fantasmes qui me hantaient.

J’ai assumé mon statut et bien plus d’une fois, je fus invitée à jouir des contraintes de certaines pratiques sexuelles.

Trop facile, quand on aime le sexe.

Mon but était d’entrer en soumission, comme on entre dans « les ordres ».

Entendez : « par amour ».

Je voulais juste me laisser guider et obéir sans concession, moi qui n’avais jamais été éduquée.

Cependant, plus d’une fois, je m’étais trompée sur l’amour et je ne me sentais pas encore capable « d’aimer jusqu’à la déchirure, pour atteindre l’inaccessible étoile ».

Aujourd’hui,  je m’aperçois des paradoxes de l’existence mais je ne me demande plus si l’essentiel se trouve là.

Je sais seulement que ce que je vis, est aussi harmonieux que la concordance des temps, même si les Femelles pensent  Amour, quand les mâles pensent Plaisir.

Nous y voilà : c’est du plaisir que je dois vous parler.

Mon plaisir était sexuel, Mon Maître me veut anale.

Je détestais les anneaux, il adore.

J’étais Femme, Il me veut Femelle.

J’étais fière, j’apprends l’humilité.

Il est fétichiste, je ne le suis pas.

Il adore le claquement du fouet, je ne ressens que sa morsure.

Je crains presque tout ce qu’il rêve.

Toutefois, mon âme a besoin d’être à lui.

Dès lors,

Il ordonne, j’obéis,

Il décide, je subis.

Je commence à l’admettre : je suis maso.
C’est trop facile d’être soumise en imposant mes limites, en fixant mes propres règles, pour n’en tirer que du plaisir.

Je ne me sens bien que dans le partage, la contrainte, les liens, les privations, les frustrations, la douleur (enfin…, je crois…).

Quoi qu’il en soit, mon but, est d’abord de satisfaire mon Maître puisqu’il s’occupe si bien de moi.

Il croit tellement en moi, qu’il devient ma force.

Et tant pis, si je n’apprécie pas tout ce qu’il exige.

Il m’offre tant d’attentions que seul, mon esprit jouit de savoir qu’il bande  

de me voir aveugle,

de m’entendre gémir sous le baillon,

de me sentir sans défense, aucune, face à ses pensées sadiques et perverses.

Alors je suis heureuse de le savoir bandant.

Et c’est là que je mouille pour le rejoindre dans ce qu’il ne s’octroie pas… pas encore…pas tout de suite ;

C’est maintenant que je coule de taire

combien j’aime…

 – non : pas « je l’aime » (pas encore) –

…Sentir qu’il me dresse et me possède,

Combien je m’aperçois que je suis Sa captive, Sa chienne.

Alors qu’il me laisse la liberté de le quitter.

J’en conclus que  notre relation ressemble à un échange total de pouvoirs même si ma place est à ses pieds.

Et je suis fière de partager nos fantasmes à sa manière.

En avoir conscience, me pousse

à lui donner plus encore que ce qu’il m’apporte,

à aller jusqu’à m’oublier pour le plaisir d’offrir.

Au risque de me perdre dans son âme, au risque d’aimer jusqu’à la déchirure, et peut être jusqu’à la servitude.